Blogue

La recherche vocale: état des lieux

Une évolution toute naturelle

Je me suis récemment surpris à utiliser de plus en plus le moteur de recherche vocale de mon téléphone Nexus 5. Étais-je devenu fainéant au point de ne pas daigner taper deux mots dans Google? Le nombre élevé de mises à jour de l’application « Google » au cours de la dernière année a-t-il, de façon subconsciente, entraîné mon esprit à « questionner » mon téléphone? Et pourtant, je ne voyais ni n’entendais personne autour de moi « interroger » son mobile?! À moins que… non, c’est impossible. Était-ce Le Horla qui me jouait des tours? J’étais devenu parano. Je devais trouver un moyen de combattre ce soudain mal de l’âme qui m’envahissait. Le seul qui s’est présenté à moi fut d’effectuer une recherche en bonne et due forme sur le sujet.

Je fus quelque peu déçu. De chiffres et de statistiques, hélas ma recherche ne fit surgir que balbutiement de tendances. Néanmoins, les chiffres existants sont franchement déconcertants. En octobre 2014, Google a ainsi dévoilé que 55% des adolescents et 41% des adultes utilisent la recherche vocale tous les jours. Pardon? 55 % et 41 %? En 2014? Et il y a quelques jours, Bing déclarait que 25 % de ses recherches étaient « vocales ». Guère de détails dans les deux cas.

Ce sont les améliorations technologiques qui expliqueraient cette tendance lourde que nous traversons. Ce type de recherche est tout simplement devenu de plus en plus efficace. Ainsi, Google exaltait dès septembre 2015 que ses ingénieurs avaient adopté de nouveaux modèles de reconnaissance acoustiques bien plus performants qu’auparavant, plus rapides et efficaces. Vous aurez également sans doute vu passer ces articles sur le bidule d’Amazon, Echo? Ainsi donc, je ne serais que de mon temps? Voilà une chose de réglée.

De bien meilleures données statistiques sont par ailleurs à venir pour les gestionnaires de marketing numérique alors que des responsables de Google indiquaient au début du mois de mai — 2016 cette fois-ci — qu’ils prévoient carrément intégrer les données des recherches vocales dans l’outil Google Analytics. Ha! Là, ça deviendra intéressant, très intéressant.

 

En quoi les recherches vocales diffèrent-elles des recherches écrites?

recherche-vocale-02_1258x323

Ce qui transpire des quelques articles que l’on trouve ici et là sur ce qui distingue les recherches vocales est à nouveau embryonnaire. Elles ne se font pas en pleine réunion ou en classe, bien sûr. Les adolescents le font pourtant entre amis (57%), alors que les adultes se gardent une petite gêne (36%). Une plus faible portion le fait dans le bain. Voilà pour l’élément trivial.

Mais ce qui est plus important, qui a plus d’impact encore pour nous, humbles laboureurs des champs de culture des produits numériques, c’est qu’elles sont plus longues que les recherches écrites traditionnelles, en plus d’être présentées sous forme de questions. En ce sens, elles sont plus proches du langage humain. Par exemple, au lieu de la recherche écrite « définition australopithèque », on demandera plutôt « Quelle est la définition d’australopithèque ». Les utilisateurs demandent « Qui… », « Quand… », « Où est… » (Source). Ha! Là, il y a un impact non négligeable.

 

Ce que ça change pour votre site web

recherche-vocale-03_1258x323

1. Le texte

Eh oui, il faudra éventuellement ajuster votre pratique éditoriale afin d’y intégrer un langage plus humain. Cela aura un impact direct sur votre positionnement organique. Ainsi, au lieu de la traditionnelle expression « Assurance auto » intégrée en position du H1, du <title> et dans l’URL, tactique vingtenaire adoptée par notre dynamique industrie de l’assurance, il nous faudra possiblement enrichir notre vocabulaire et construire des phrases complètes telles « Quelle est l’assurance auto offrant les meilleures économies? » Eh oui, les bonnes vieilles FAQ redeviendront du coup à la mode. Et si on créait une page par FAQ au lieu de les mettre dans de compacts et jolis petits accordéons en JavaScript? Ouais…

2. Les balises de type Méta données structurées

Il ne faut plus lésiner sur les Méta données (comme https://schema.org). C’est grâce à ces données que vos informations seront présentées de façon lisible et compréhensible par Google, Siri et Cortana. En effet, Google intègre de plus en plus d’information directement dans ses résultats de recherche: numéro de téléphone, adresse, heures d’ouverture, etc. Pour toutes ces informations pratiques, les utilisateurs n’iront plus jamais sur votre site. C’était déjà comme ça il y a plus de deux ans bien sûr, mais lorsqu’un usager se retrouve sur son téléphone, la propension à adopter ce comportement est multipliée. En effet, sur le mobile, l’utilisateur n’a pas des dizaines d’autres options de clics devant lui, comme dans le contexte d’un PC, mais aussi, il ou elle n’a pas de temps à perdre. Et c’est ce que la recherche vocale offre comme bénéfice à l’usager: un résultat de recherche pertinent en moins de temps. Avant, ce n’était pas précis du tout, mais là, ça l’est.

3. Google Maps

Par extension de ce dernier point, il faut dûment vérifier sa présence dans Google Maps. Par défaut, et cela n’a pas encore changé, Google présente les résultats de catégorie « Tout ». Mais si vous cherchez un « garage » pas loin de chez vous, sur votre téléphone, vous allez cliquer (avec votre pouce ou le doigt de votre choix) sur l’onglet de résultats « Google Maps », et là, bingo, vous trouverez plusieurs garages près de chez vous. L’opération prend au bas mot 5 secondes. Une seconde pour cliquer sur le petit micro de votre appareil, deux secondes pour regarder les résultats, une seconde pour cliquer sur « Google Maps », une autre pour voir le numéro de téléphone ou l’adresse recherchée. Assurez-vous ainsi que l’information qui s’y trouve est exacte. Rien de pire que ne pas voir les heures d’ouverture de votre garage préféré.

 

À plus long terme

 

Il sera bientôt tentant d’expérimenter l’intégration d’applications de recherche vocale pour votre propre site. Je dis bien « commencer » car il ne semble pas y avoir de normes et d’application maintenue rigoureusement pour l’instant, même dans le monde WordPress. Mais faisabilité technique, il y a déjà. Tenez-vous-le pour dit, les mœurs vont évoluer rapidement chez les développeurs comme au sein des entreprises acheteuses le jour où Google aura identifié la meilleure façon de présenter des données à ce sujet dans Google Analytics. J’en salive déjà.

ARTICLES RÉCENTS

Les 10 raisons de rejoindre l’équipe de GTI
Bénéficiez d’un service en ligne sur mesure avec le Centre de soutien
Que la meilleure équipe gagne !